samedi 24 avril 2010

Josy

Un bar dans une rue où ils n'habiteraient pas. Un bar coincé entre un indien et un salon de coiffure congolais. Un bar où s'encanaillent les indés. Parce qu'il est canon ce quartier.
Elle lui dit:
"Et c'est quoi ton p'tit nom à toi chérie?"
Elle répond:
"Josianne."
C'est terrible les filles. C'est drôlement construit.
Animale et primaire finalement.

samedi 20 mars 2010

Routine

ELLE
Debout, nu au milieu de la pièce, il cherche quelque chose. Ses cheveux dégoulinent. Les gouttes glissent le long de sa colonne. Ah, il a trouvé. Ses chaussettes. Il les enfile. C’est ignoble, pourquoi ne met-il pas d’abord un slip ? Il plie sa jambe et j’aperçois son machin pendre au milieu. La gauche puis la droite. Voilà. Il est à présent nu en chaussettes noires. De dos, face à l’armoire, les fesses légèrement serrées, il doit se demander quelle culotte mettre. Avant, cela aurait pu m’exciter. Je me serais levée, aurais ôté mon t-shirt et doucement j’aurais collé ma poitrine puis mes hanches à sa peau humide. Nous aurions fait l’amour, lui propre et mouillée, moi encore collante de nuit. Cela aurait été bon, je crois. Aujourd’hui je remonte un peu plus la couette, à l’orée de la bouche, fais en sorte que rien ne dépasse, pas même un orteil. On ne sait jamais, cela pourrait lui donner des idées.
LUI
Elle m’observe. Guette le moindre faux mouvement. Elle est bien, là, lovée dans sa transpiration. Où sont mes chaussettes ? Fait-elle en sorte de les cacher pour me voir les chercher. Elle aimerait que je lui demande. Elle pourrait alors me blâmer. Me reprocher de ne pas savoir chercher, de ne pas savoir laver, de ne pas savoir plier. Mais non. Elle me dégoûte à traîner ainsi au lit. Je croise son regard que j’évite avant même de tomber dedans. Je ne peux plus rester dans ses yeux. Elle a vieilli. Elle s’est ternie. Avant, c’était au réveil que sa beauté me frappait. L’éclat de ses yeux, sa bouche encore entre ouverte, ses muscles souples du sommeil. J’avais envie d’elle, toujours. Aujourd’hui, je prie pour ne pas sentir les signes de son désir. Je les avorte avant même qu’ils ne pointent leur nez. Elle va attendre que je quitte la chambre pour se lever et enfiler son vieux short informe. Pour ne pas que je la vois nue. Que je détaille les changements. Contrairement à d’autres, les années ne se sont pas accrochées sur ses cuisses et ses fesses. Non. Elles ont saccagé sa douceur, piétiné sa tendresse et rogné sa grâce. Les années l’ont rendue commune.

jeudi 18 mars 2010

Brisons les chaînes

Pourquoi je n'aime pas les féministes donc.
J'entends déjà les cris d'indignation au loin.
Des insultes aussi dis donc.
Haha.
Hop là Mister Larousse. Je l'ouvre sans arrêt puisqu'il fait parti de mes tops amis comme on dit, et pourtant, je le range chaque fois dans des endroits où il me sera pénible de l'en extirper. Là par exemple, il était tout en haut d'une étagère prête à céder (je me demande d'ailleurs si c'est vraiment moi qui l'y ai placé) et je viens de suer encore plus que les gourdes en abdos fessiers.
Mais j'adore transpirer. Rassurant.
Donc F. Je récite mentalement mon alphabet chose due à ma dyslexie avancée. Féministe: partisan du féminisme. On remonte un peu. Féminisme: nom masculin du latin femina, femme. Mouvement militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et des droits des femmes dans la société. Déjà cette phrase m'irrite grandement. Parce que moi, je ne veux pas voir mon rôle étendu.
Mémère, elle est très bien comme elle est. Parce qu'étendre mon rôle dans la société m'obligerait dans une guerre future à servir mon pays. Et moi je préfère cuisiner des pommes de terre bouillies pour mes enfants affamés attendant mon mari qui ne rentrera pas.
Parce que moi j'aime être une femme, une femme qui n'est pas égale à l'homme.
Attitude de quelqu'un qui vise à étendre ce rôle et ces droits des femmes : Un féminisme actif.
Mes copines donc.
État d'un individu du sexe masculin présentant des caractères de féminité plus ou moins marqués (développement des seins et des hanches, absence de barbe, finesse de la peau, etc.). On attribue cet état à l'absence ou à l'insuffisance des sécrétions internes testiculaires.
C'est embêtant d'être confondues par Mr Larousse avec des hommes dépourvus d'hormones. De testicules.
Non, je ne les comprends pas. Prenons l'honorable Ni putes ni soumises, qui, selon moi n'a fait qu'envenimer les rapports entre mâles dominants et femelles dominées. La distinguée Fadela Amara, fière de clamer qu'elle porte ses supers converses à l'Elysée, aurait mieux fait de se la boucler. Quelle sorte de détresse éprouvent ces filles tanquées derrière des banderoles clamant haut et fort qu'elles ne sont donc ni putes ni soumises?

A l'origine du mouvement il y a un problème: tu n'es ni une pute ni une soumise.

Dieu merci.

Donc qui es tu, hein?

Tu es une femme. Oui, et tu as donc besoin de le gueuler en arpentant toutes les villes de France et de Navarre. Tu as besoin de rendre publique ta construction. Ne pas naître femme, le devenir. Of course, oui. Mais Simone entendait-elle par là que pour conjuguer le verbe, il fallait le faire dans la force, dans le bruit et à la première personne du pluriel?

Tu ne peux pas, tu ne sais pas devenir femme seule, dans ton coin, sans slogans, sans idéaux, sans une carte de parti.
Tu as confondu lutte pour les droits de la femme et lutte contre l'obscurantisme. Tu as fourré dans ton gros panier des filles brûlées dans les caves, des écarts de salaire, la laïcité et la burka. Évidemment qu'il est ignoble de penser qu'aujourd'hui dans un pays laïc (pas mal l'oxymore je le citue à la même place que l'effroi voluptueux de Flaubert, l'heureuse cruauté de Racine, et même nos fleurs du mal de Charles).
Charles, mais si, celui dont les poèmes sont inscrits dans les "left sidebar" de nombreux blogs.
Oh mais si, voyons, elles aiment citer Baudelaire et Victor Hugo pour colorer le ton de leurs propos.
Pour faire comprendre que elles, ben non, elles n'ont pas oublié la poésie. Souvent même, elles rajoutent des phrases de Simone justement, pour apporter la touche identitaire et de Desproges pour que l'on comprenne à qui l'on a affaire, quoi.
Des filles cultivées.
Des dures. Des vraies.
J'en étais où, moi... Je me la joue un peu Madame Parenthèse et je vous prie de m'en excuser grandement.
Donc que dans un pays laïc, des femmes vivent sous l'oppression patriarcale, religieuse ou autres.
Évidemment.
Moi aussi cela me révolte.
Mais je ne vois pas en quoi elles font progresser le débat dans leur t-shirt noir et rose?
Le mépris des putes, inhérent à ce mouvement de par leur choix de nom (même si évidemment ce dernier est une pure bonne trouvaille de com°) est d'autant plus dégueulasse. En s'appelant ainsi, elles font des putes des femmes non respectables et qui ne sont d'ailleurs donc pas femmes avant tout, mais putes.
Et moi, celles là je les aime profondément.
Ouvrons les bordels. Qu'il y en ait des caisses partout.

Etant donné que leur foutu embed code ne marche pas, cliquez sur ce jouli lien pour voir un clip chanmé.

lundi 15 mars 2010

Demake up

Je suis très mauvaise en maquillage. On ne m'a jamais appris et Sainte Ma Mère m'a toujours dit "ça ne te va pas". Quand me prend donc l'envie de me tartiner le minois c'est atelier coloriage.
Et c'est pas joli.
J'arrêterai ici les confidences personnelles. Pas de ça chez moi. Certes, j'ai cédé et coincé mes principes dans mes fesses en créant ce blog, mais, il est hors de question de traiter de telles bassesses intimes.
Parce que ma vie n'est pas intéressante.
Parce qu'il n'y a donc aucun intérêt d'en parler.
Pourquoi pas fabuler, pour un peu vous faire rêver.
Mais c'est pas mon truc non plus, le marché est déjà inondé.
Discutons plutôt de drague.
De drague 2.0.
J'avoue, comme ça, à brûle pourpoint (Achtung : j'aime employer des expressions surannées et terriblement ringardes) le sujet n'est pas original.
Terriblement dépassé même.
J'aime bien, moi, les sujets bateaux. Les trucs évidents sur lesquels tout le monde a quelque chose à dire. Parce que d'abord, quand un tel sujet s'invite autour d'une table et qu'on n'a personnellement pas d'avis sur la question, y'a toujours une connasse pour nous dire "mais tu peux pas, ne pas avoir d'avis Zag, tout le monde a un avis là dessus, non?"
Et ça, c'est bon.
Jouissif, même.
Aussi, parce que c'est grâce à ces sujets que l'on peut formuler des raisonnements intelligents, en histoire par exemple.
Somme toute dans la vie.
Au bac ou ailleurs, mieux vaut disserter sur la deuxième guerre mondiale, oser des arguments improbables comme "On sait aujourd'hui que Adolf a carrément influencé le mouvement yéyé", que sur un micro phénomène (ou épi phénomène) dans un pays dont on ne connaît même pas la capitale.
Segmentant à souhait, le sujet.
C'est moche, hein, segmentant?
Parce que ceux qui auront choisi le deuxième sujet, en d'autres termes le sujet indé, ne peuvent pas se démarquer, oser un raisonnement creusé.
Bref.
La drague 2.0 ou de petites bites.
Elle est pas mal la grande brune accoudée au bar. Ouais pas mal du tout.
Approche, deux coupes, on rit, on se parle à l'oreille, on se plaît.
Pieds de cochon, à l'aube, des huîtres peut-être, un foie de veau aussi, du chablis même.
Rivaux écartés. Trottoirs, gorge déployée, taxi.
Les fesses frottent le cuir.
Même adresse, chez elle, chez lui.
Qu'importe.
Une rencontre, oui c'est possible, discuter penchés à la fenêtre ou sur le tapis, ses jambes à elle sur ses genoux à lui, dans la cuisine on grignote des fruits, beaucoup de tabac aussi.
Dormir un peu, sans sexe, sans baiser, des bras beaucoup.
Grand, les bras, c'est mieux.
Ne pas vouloir partir et puis finalement y arriver.
Attention c'est à ce moment précis que tout peut basculer.
Gênée elle le regarde, pas assez libérée pour exiger un numéro, elle offre sa mine incertaine.
Le message passe.
Mal.
Bah oui, puisqu'il lâche en guise de réponse un "on se reverra" ou "le hasard..." avec des airs de marabout béninois.
Si si, béninois, c'est important comme détail.
La porte se ferme. Plus tard elle allume son Mac Book.
Miracle, mazal tov, mabrouk.
Une request: l'homme d'hier suggest you as a friend on facebook.
c'est ce que j'appelle, moi, de la drague de petites bites.
Le téléphone portable avait déjà piétiné le flirt, la découverte, l'impatience et tout le tintouin.
On aurait dû s'arrêter aux tatoo tam tam et autres.
Facebook a achevé la drague.
Beaucoup trouvent cela normal voir classe de requester pour mieux draguer.
Attitude ringarde qui ne fait que donner de l'eau au grand et dangereux moulin des féministes.
Et faut voir comme il est déjà bien rempli ce moulin.
Parce qu'elles non plus je les aime pas.
Réac' moi?

Intro

Créer un Blog.
Nom de dieu, je l'ai fait.
J'ai effectivement entré les caractères verts dans le petit rectangle et accepté les conditions d'utilisation.
Waouh.
J'étais pourtant contre. Et l'adverbe est faible.
Je m'insurgeais tous les jours, prête à mener une lutte armée contre cette vulgarisation abominable de l'écriture, ces journaux intimes, mondains, branchés, pénibles, bancals et insipides. Aux aguets, j'expliquais dès que j'en avais l'occasion (et je la provoquais l'occasion) que j'étais contre.
Against the blog.
Bah ouais.
-"Nan parce que, hier, j'étais sur le blog de machin et ben en fait, c'est exactement ça, quoi... Je t'enverrai le lien Zag, c'est chanmé...
-Non, ma bichette, je suis contre, merci."
S'en suivait une longue liste d'adjectifs alliés à des adverbes dûment choisis pour étayer ma théorie. Parce que je suis plutôt douée en assemblages de pronomsadjectifsprépositions.
Nom de dieu, deuxième.
Ce que je viens de faire là, c'est à dire coller des mots pour un effet langageparléillustrétoutencouleur est exactement tout ce que je déteste. Sévère caractéristique de blogeuse.
Et je viens de le refaire.
Das ist fertig. Je suis foutue, bouffée, contaminée, en putréfaction avancée.
Pourquoi donc moi, être équilibré et ravagé de principes, ai-je succombé?
Pour la même raison que tous les autres:
Triviale, la démarche.
Jouissive aussi.
Être reconnue.
Juste ce qu'il faut. Un chouia, celui qui me fera oser dénuder mes cuisses, porter un foulard dans mes cheveux, me colorier la bouche en rouge.
Je file donc me maquiller comme une pute et je reviens.